Les premières traces d’une construction sur ces lieux remontent à une forteresse édifiée par les romains sur un ancien oppidum gaulois. Idéalement positionnée sur un carrefour stratégique, sécurisée du fait de sa position surélevée sur une haute colline, la place était tout indiquée pour l’installation d’une structure militaire.
Au fil de l’Histoire et de ses différents, ses défenses seront régulièrement renforcées : donjon, différentes lignes de remparts, tours de guets… Toujours du fait de son emplacement stratégique, la forteresse sera à plusieurs reprises intégrée au domaine royal même si les souverains n’y résideront pas. Les comtes de Dreux en partageront la jouissance. Le comté est alors un espace riche et convoité : l’exploitation des grands espaces forestiers qui lui sont attachés génèrent en effet de confortables revenus.
Au XVIIIème siècle, le château de Dreux est cédé par la couronne à la famille de Bourbon-Penthièvre. Sous la révolution, il sera confisqué, vendu et, pour partie, démoli. C’est la fin de la première vie du domaine royal de Dreux. Demeurent aujourd’hui le donjon médiéval et la première enceinte fortifiée qui ceint un espace de près de 6 hectares, répartis en deux parcs.
Au retour des princes, à la Restauration, le monument est récupéré par sa propriétaire, Louise Marie Adelaïde de Bourbon, duchesse d’Orléans. Si la famille y vivra peu, le château fait l’objet de travaux visant à y apporter les nouveaux éléments de confort. Mais c’est surtout l’édification, en 1816, d’une grande chapelle qui donne un nouvel élan au domaine de Dreux.
C’est ici que la famille choisit en effet d’installer sa nécropole en créant, en quelque sorte, un « Saint-Denis des Orléans ». Pour apporter tout le prestige nécessaire à cette réalisation, les artistes les plus en vogue de l’époque seront donc mis à contribution, le savoir-faire de la manufacture de Sèvre sera mobilisé. Le coût de cet aménagement sera évidemment très conséquent, mais il s’agit de marquer les esprits et d’être à la hauteur du statut de la famille.
La découverte du mausolée du roi Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie, emblématiques propriétaires des lieux, constitue aujourd’hui l’un des temps forts de la visite de la chapelle royale de Dreux.